Zacharie
Garantir une meilleure qualité sanitaires des viandes de gibier sauvage mises sur le marché
Contexte
Aujourd’hui plus de la moitié des gros gibiers (cerf, chevreuil, daim, sanglier) dont la viande est destinée à la mise sur le marché n’est pas tracée.
La réglementation impose que la traçabilité commence après la mise à mort de l’animal et via l’examen initial. Cette première étape de traçabilité — réalisée aujourd’hui sur papier carbone volant — permet d’associer le numéro de carcasses et des données de mises à mort ainsi qu’un examen de conformité pour déterminer si la viande est, à ce stade, propre à la consommation.
Ensuite, deux types de circuit sont possibles. Le circuit dit ‘court’ destine la carcasse soit à un usage privé, de la vente auprès d’un commerce de détails (boucher, charcutier, etc.), un repas associatif ou encore de la vente directe. Le circuit dit ‘long’ destine la carcasse à un centre de traitement agréé où elle sera inspecté par un vétérinaire et traitée si jugée propre à la consommation. La carcasse sera ensuite transformée et commercialisé sur une chaînes comportant plusieurs acteurs qui tous devront conserver scrupuleusement les données de traçabilité.
Problème
Nombreuses sont les carcasses qui ne suivent pas — ou que partiellement — ces circuit permettant de maitriser les risques associés à la consommation de viande toutes les carcasses ne circulant pas via ces deux circuits ou que partiellement sont susceptibles de comporter des risques importants (trichinellose, toxi-infection alimentaire).
Aussi, on note qu’au delà de la consommation du gibier, les mauvaises pratiques de chasse comportent des risques plus larges comme la contamination des sol en cas d’éviscération en milieu naturel, la prolifération de maladies zoonose ou animales comme la peste porcine africaine (PPA) lorsque le gibier rentre en contact avec des animaux d’élevage, provoquant des épidémies coûteuses à endiguer.
Comment expliquer une faible adhésion des acteurs de la chasse à la traçabilité des carcasses ? Comment créer un réseau d’intéressement pour l’ensemble des acteurs afin de sécuriser les pratiques de chasse et la consommation du gibier sauvage ?
Enseignements
Au travers d’un questionnaire transmis aux chasseurs et d’entretiens semi-directifs des différents types d’utilisateurs de la FEI (organisations professionnelles, chasseurs, exploitants des établissements de traitement du gibier sauvage agréés, services vétérinaires d’inspection), les enseignements principaux retenus sont :
- L’absence de fiabilité des informations sanitaires et de traçabilité transmises par les producteurs
- primaires (chasseurs)
- La méconnaissance des données sanitaires essentielles aux services vétérinaires d’inspection (SVI)
- pour réaliser leur contrôle et attester de la qualité sanitaire des viandes de gibier sauvage mises sur le
- marché
- L’absence de canal de communication direct et efficace entre les chasseurs et l'administration sur les enjeux sanitaires
- La méconnaissance des obligations et des enjeux sanitaires par les producteurs primaires. Le niveau de formation des personnes formées à l’examen initial est insuffisant ;
- L’absence d’intérêt pour les producteurs primaires à réaliser l’examen initial du gibier sauvage. En effet, les producteurs primaires ne mesurent pas leur responsabilité dans la maîtrise des risques sanitaires ;
- L’absence de retours d’information des producteurs primaires sur les refus des carcasses par les professionnels ou par les SVI (volume, motifs, informations sanitaire et de traçabilité) ne permettant pas d’améliorer la qualité des FEI et des carcasses pendant la saison de chasse.
Solution
Zacharie c’est un service à destination des chasseurs et des acteurs de la filière de valorisation des viandes de gibier sauvage (collecteurs, ETG, SVI). Elle permet aux chasseurs de créer des fiches d’examen initial en un format numérique unique, partagé, modifiable et traçable par tous les acteurs.
Zacharie a pour objectif premier d’améliorer le niveau de complétude et de fiabilité des informations sanitaires et de traçabilité relatives aux viandes de gibier traitées. Ainsi, Zacharie contribue à améliorer la qualité sanitaire des viandes mises sur le marché, réduire les risques d’intoxication alimentaire et de gaspillage alimentaire.
Pour les chasseurs, Zacharie a pour but de simplifier la démarche de déclaration de la FEI (fiche d’examen initial) et de donner une meilleure visibilité sur la réception de leurs carcasses.
Zacharie capte en première main les données sanitaires et de traçabilité de la venaison pour permettre à la DGAL une surveillance (épidémio-surveillance et gestion d’alertes sanitaires) et un pilotage de la filière (analyse de risques, actions de sensibilisation ciblées, montée en compétence des acteurs).
Stratégie de développement
Le produit minimum viable sera développé dans un premier temps pour les acteurs qui à ce jour présentent un intérêt économique à la fluidification de l’information : le circuit agréé (passage des viandes par un établissement de traitement du gibier sauvage agréé). Le premier semestre de ce travail constituera une phase d’expérimentation de 5 à 6 mois dont au moins 3 mois pendant la saison de chasse. Il s’agira d’une application frugale comportant une cohorte d’environ 100 utilisateurs pour 2 à 3 établissements de traitement du gibier sauvage agréés situés dans les Hauts-de-France, dans le Grand Est et en Centre-Val de Loire.
À long terme, si l’expérimentation est satisfaisante, l’application a pour vocation à toucher l’ensemble des circuits de valorisation des viandes de gibier sauvage et l’intégralité des chasseurs soit 1,2 millions d’utilisateurs potentiels.
À propos
Zacharie est portée par La Ruche numérique - l'Incubateur du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Ce service numérique est sponsorisé par Direction générale de l'alimentation
- Accessibilité : non conforme La mention « non conforme » indique que le site n'a pas encore été audité, mais ne renseigne en rien l'accessibilité du service en lui-même.
- Sécurité : pas encore audité
En quelques dates
Investigation
14 février 2024
Construction
3 juin 2024
Accélération
Transfert
Pérennisé
L'équipe
Grégoire Lopez-Rios
Chargé de déploiement