FricheReboost

Constats

En France, ce sont en moyenne 23 000 hectares de terres agricoles ou naturelles qui sont urbanisés annuellement, l’équivalent de 15 000 stades de France. Et c’est encore plus important si on considère le phénomène dans le temps, en 10 ans, c’est l’équivalent de la superficie de l’ile de la Réunion qui a été urbanisée.

En parallèle, on estime le stock de friche en France à environ 150 000 hectares, soit l’équivalent de 100 000 stades de France. Le stock de friches est variable et alimenté en permanence par un flux (estimé en moyenne à 1 500 ha/an).

Dans un contexte général de raréfaction des ressources et d’évolution des exigences réglementaires (ZAN), le sol/foncier devient une ressource stratégique. Les friches, souvent délaissées de par leur “complexité de réhabilitation”, apparaissent comme de réelles opportunités.

Contexte

Mutafriches, outil initial produit par l’ADEME, vise à révéler ces opportunités. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision qui éclaire les usages potentiels les plus adaptés à une friche donnée. Il contribue aux réflexions relatives à un projet de reconversion, de manière factuelle et objective, sur la base de caractéristiques (qualitatives ou chiffrées) du site et de son environnement. 

Mutafriches, dans le cadre de cette investigation et dans une logique plus englobante du process de reconversion, est intitulé : FrichesReBoost.

Problème

Malgré une tension croissante sur la ressource foncière et un stock important de friches à réhabiliter, il existe actuellement une décorrélation entre la capacité de remobilisation des sites en friches et leur réhabilitation effective.

Les accompagnements publics mis en œuvre (financements, outils, méthodes …) ne semblent pas suffire à impulser une dynamique de reconversion suffisante (en quantité mais aussi en qualité : le bon usage au bon endroit).

Hypothèses

À ce stade, les hypothèses de travail portent sur plusieurs “freins” à la reconversion des friches et à leur intégration au sein des stratégies territoriales :

• Le parcours d’accompagnement des acteurs territoriaux n’est pas clair et fragmenté.
• La reconversion coûte cher et n’est globalement pas rentable. Il n’existe pas d’argument économique.
• Dans certains territoires, le manque d’attractivité défavorise la reconversion : manque de porteurs, manque de maillage économique environnant, etc.
• Lorsque les facteurs amonts sont réunis (identification de la friche, porteurs, potentielle modèle économique, etc.), le montage du projet est trop complexe. Le manque de ressources, d’expérience et d’accompagnement peuvent décourager les acteurs. Les latences entre chaque étapes du projet peuvent mettre en échec le projet.

Stratégie d’investigation

Des entretiens avec des collectivités, acteurs institutionnels et acteurs privés seront réalisés pour déterminer si les freins pressentis sont confirmés par les collectivités territoriales, si d’autres freins émergent et in fine prioriser les leviers d’action pour fournir un accompagnement plus efficient.