Kamehameha

Lutter contre le harcèlement des jeunes

Contexte

En France, près de 700 000 enfants sont victimes de harcèlement scolaire chaque année, soit environ 3 élèves par classe. A Pau, comme dans d’autres villes, les jeunes interrogés décrivent des situations de violence entre pairs au sein de leurs établissements scolaires.

Cela provoque de nombreux impacts négatifs pour les jeunes :

  • ٥ Dégradation de la santé des jeunes. Elle peut causer du stress, de l’angoisse, un état dépressif, etc. En outre, et selon l’Unicef, un jeune sur quatre victimes de harcèlement aurait pensé au suicide. Certain.e.s jeunes passent à l’acte.
  • ٥ Effets négatifs sur le parcours scolaire : détérioration des fonctions cognitive, absentéisme, échec scolaire, changements d’écoles, etc).
  • Normalisation de la violence

Constats et apprentissages

Pour investiguer le problème du harcèlement scolaire, aujourd’hui appelé le « harcèlement entre élèves » plusieurs profils ont été interrogés : huit collégiens dont trois victimes de harcèlement dans le cadre de leur accueil dans des espaces jeunes et neuf experts (un sociologue-chercheur, un professeur documentaliste, un principal, un proviseur, une professeure des écoles en Segpa, une infirmière scolaire, une psychologue scolaire et deux conseillères techniques de l’Education nationale).

  • Le traitement du problème de harcèlement entre élèves varie d’un établissement à l’autre.
  • La définition du harcèlement scolaire, son caractère répétitif et grave, est maîtrisée mais pas intégrée. Certains adultes parlent encore de problèmes liés aux préjugés et excluent facilement l’hypothèse de harcèlement scolaire en parlant de conflit ponctuel. Les élèves, quant à eux, décrivent des situations de violence répétitives sans pour autant les qualifier de harcèlement. On en déduit que les violences physiques et verbales au collège sont vécues comme étant normales, voire inévitables.
  • Les lieux de harcèlement scolaire sont pluriels : tous les lieux de sociabilisation et souvent de transition : le bus, le couloir, la cour de l’école, les toilettes, la cantine, etc… Le téléphone portable et les réseaux sociaux peuvent être considérés comme des lieux de transition. Ils sont à la fois utilisés dans les établissements scolaires et en dehors
  • Les crispations du personnel encadrant les jeunes sur ce sujet, notamment en raison du manque de temps pour gérer cette responsabilité et du caractère délicieux du harcèlement.
  • L’existence de nombreuses solutions de prévention et de traitement du harcèlement entre élèvesIl existe des solutions préventives mises en place pour faire travailler sur l’empathie aux jeunes : le théâtre forum, la réalisation de spots, ou films préventifs, de jeux, de serious game, etc. Dans le cadre de NonAuHarcèlement, un protocole de traitement du harcèlement scolaire préconise notamment des entretiens avec le.s témoin.s. Une solution de traitement de la violence appelée méthode Palo Alto est proposée aux jeunes de Pau. Il s’agit d’une thérapie brève résolutoire qui aide l’individu harcelé à changer de posture. Il n’y a pas ici recours à la figure du témoin ou de l’adulte.
  • Aucune réponse apportée à l’urgence de l’enfant. Le temps de l’enfant n’est pas le même que celui de l’adulte. Il a besoin de solutions immédiates et ce même si elles sont incomplètes.

Hypothèses et intuitions

  • Les réseaux sociaux accentuent et initient de nouveaux phénomènes d’harcèlement
    Par le biais des nouveaux outils numériques, le harcèlement scolaire se professionnalise. Des jeunes utilisent de plus en plus le détournement d’images ou d’enregistrements sonores qu’ils fabriquent pour nuire à la réputation d’un autre jeune et lancer une rumeur sur les réseaux sociaux (Youtube, Snapchat, Instagram, Tik Tok…)
  • La figure du témoin est déjà sollicitée pour lutter contre le harcèlement entre élèves. La place du témoin a été largement exploitée dans tous les dispositifs et les préconisations formulés par le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse. Non Au Harcèlement propose notamment la mise en place d’ambassadeurs.rices dans les établissements.
  • L’isolement des enfants comme critère potentiellement objectif d’une situation d’harcèlement. Afin de « resserrer » le problème, l’une des hypothèses envisagées était de proposer une solution pour les enfants, les jeunes qui seraient mis à l’écart du groupe. La piste n’a pas encore été suivie en raison d’un problème d’accès au terrain d’expérimentation.
  • L’intervention d’un adulte peut aggraver la situation de victime de l’enfant. L’intervention d’un l’adulte maintient l’enfant dans une position de victime et de « faible » aux yeux du groupe. Par ailleurs, les jeunes qui vont vers un adulte pour exprimer un problème peuvent subir des représailles.

Solution proposée : Bunker

Bunker est une boîte sécurisée destinée à recueillir les premiers signes de situations de violences au sein du collège. C’est un outil d’alerte et de mesure qui serait installé dans les toilettes, lieu de transition et lien confidentiel. Sur la boîte, des indications descriptives figureraient : le type de violence expérimentée (insulte, coups, mise à l’écart), le caractère répétitif, le lieu de la violence (le couloir, la cantine, la classe, etc).

Bunker permettrait des témoignages anonymes ayant pour principal avantage de mettre en évidence l’existence de la violence entre élèves et les lieux où elle se pratique.

Le sujet n’est aujourd’hui plus suivi par beta.gouv.fr.

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