Vie chère

Contexte

La crise inflationniste a une incidence sur les DROM déjà impactés par un surcoût de la vie structurel par rapport à l’Hexagone.

Le différentiel des prix entre les Outre-mer et l’Hexagone, s’il est bien identifié, est d’autant plus ressenti par la population que son niveau de vie est moindre et que l’écart de prix provient majoritairement des produits alimentaires.

Des informations erronées circulent sur la composition des prix et induisent en erreur la compréhension des facteurs de ‘vie chère’ dans les DROM. 

L’investigation avait pour objectif de valider l’appétence des citoyens pour une solution numérique/une application qui :  

• Rendrait visible pour le citoyen la composition des prix
• Apporterait de la pédagogie sur l’octroi de mer 
• Permettrait la comparaison des prix avec l’hexagone

Problème

L’équipe a mené 20 entretiens sur deux zones géographiques : les Antilles (La Guadeloupe et la Martinique) et la Reunion. Ces entretiens ont fait émerger les problèmes suivants :

• Un sentiment de captivité et fatigue — le quotidien des citoyens est rythmé par des décisions permettant de trouver la meilleure adéquation entre leurs besoins et leur budget.
• Une recherche sans cesse des économies — les catalogues papier, les publicités, le bouche-à-oreille, sont les moyens de s’informer sur les promotions afin de faire des économies.
• Une tendance à acheter et faire acheter dans l’hexagone si possible — le cercle familial et amical est vivement sollicité pour ramener des produits de l’Hexagone. Cela concerne notamment les smartphones, les accessoires automobiles, les instruments de musique et les vêtements.
• Une méconnaissance du BQP (bouclier qualité - prix ) — sur la forme, le BQP n’est pas visible dans les grandes surfaces. Sur le fond, le concept de panier n’est pas compris des citoyens, et l’offre n’est pas perçue comme étant attractive.
• La transparence sur la structure des prix pourrait être utile mais pas suffisante — les citoyens sont réceptifs si les dispositifs proposés peuvent avoir un impact direct sur le pouvoir d’achat.

Quelques verbatims citoyen qui illustre ce propos :

« Plutôt que de connaître la composition des prix de chaque produit, je serais plus intéressée de comparer le prix avec d’autres supermarchés, des produits laitiers, petit déjeuner, brioche, lessive, produits de beauté, viande, jus d’orange. »

« Maintenant, on ne travaille plus pour vivre, on travaille pour survivre. » 

« C’est intéressant de connaître la marge. Si le fait d’afficher le prix entraîne une conséquence sur les prix, ce serait intéressant. » 

Solution

En ce qui concerne de la transparence des prix, les axes de solutions à étudier : 

1. Création d’une campagne pédagogique en ligne et dans les magasins expliquant les postes de surcoût notamment l’octroi de mer.
2. Mise en avant du BQP en magasin — s’accorder avec les distributeurs pour communiquer sur la transparence de la structure des prix sur certains produits du BQP. Ceci via des dispositifs en magasin (ex: affiches, étiquettes, flyers…) et en ligne (ex: sites marchands des distributeurs, réseaux sociaux des distributeurs…).
3. Valorisation de la réforme de l’octroi de mer — mettre en valeur les écarts de prix constatés avant / après avec les nouveaux taux d’octroi de mer via les dispositifs tels que l’affichage public, la presse, la radio, les réseaux sociaux et les applications  existantes comme ILECO. 
4. Création d’un comparateur des prix de proximité — single page app, de mise en avant des produits locaux et des promotions dans les DROM. Organiser un hackathon citoyen Antilles, à condition d’obtenir des distributeurs locaux une ouverture de données.