Réduction des encombrants en habitat social collectif à haute densité
Programme national d'investigation (9)
Contexte
L’investigation a commencé sur une thématique plus que sur un problème : les déchets en résidence d’habitat collectif et social à forte densité. Il était donc question à la fois du bac jaune (tri des emballages), du bac vert (ordures ménagères), des encombrants, des végétaux et des VHU (véhicules hors d’usages = les épaves abondonnées).
La gestion de tous ces déchets, non optimale à date sur notre territoire précis d’intervention (la résidence de Bellevue, commune du Tampon) est un problème large, aux conséquences multiples :
- Sociales : image du quartier dégradée, dévalorisée, incivilités, dé-responsabilisation face au tri
- Environnementales : les déchets mal triés ne peuvent pas être correctements traités
- Économiques : les déchets mal triés entraînent des coûts supplémentaires à la collectivité
- Sanitaires : nids à bêtes et insectes, lieux propices à la prolifération de larves/dengue
Des entretiens avec des experts ((DECV et Politique de la Ville, bailleurs) ont convergé vers des déchets particulièrements problématiques en habitat collectif :
- Les encombrants : un non respect du calendrier, des tas pouvant rester longtemps, affectant l’image du quartier et amenant d’autres déchets, de plus en plus mélangés…
- Les VHU : aussitôt retirés par le bailleur, de nouveaux VHU apparaissent
La problématique retenue
Comment réduire le nombre d’objets déposés en tant qu’encombrants en habitat collectif prioritaire, en impliquant les habitants dans la co-construction des solutions ?
Le problème des encombrants concerne principalement :
- les habitants de la Résidence de Bellevue, soit 128 logements
- les services de ramassage des encombrants de la CASUD
- les bailleurs
La CASUD et les bailleurs réalisent déjà des ramassages supplémentaires.
Les préjudices sont d’ordre ?
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Sociaux : image du quartier dégradée, dévalorisée, la première chose que l’on voit en entrant dans la résidence est “le dépotoire”
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Environnementaux : les encombrants peuvent rester longtemps et sont souvent mélangés aux végétaux ou autres déchets qui devraient être mis en déchetterie. Les habitants ne connaissent pas les solutions existantes pour donner une 2ème vie aux encombrants qu’ils jettent (peu de revalorisation)
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Économiques : les encombrants mélangés à d’autres déchets sont coûteux à traiter. Les ramassages supplémentaires occasionnent des coûts supplémentaires aux acteurs (bailleurs et collectivité)
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Sanitaires : nids à bêtes et insectes, lieux propices à la prolifération de larves/dengue
Les principales causes du problème ?
La présence des encombrants est soumise à des pics difficiles à anticiper, alors que la collecte a lieu une fois par mois :
- déménagement = “production” d’encombrants (fort turnover dans la résidence)
- lorsque des loyers sont impayés, les appartements sont vidés et beaucoup de choses se retrouvent aux encombrants
- les logements, de petites surfaces, ne permettent pas de garder les encombrants chez soi en attendant la date de collecte
La “production” d’encombrants provient de la résidence mais aussi du voisinage.
Le turnover ne permet pas de créer des liens durables ni de créer un sentiment positif d’appartenance au quartier. Il a au contraire été constaté que dans les quartiers où le turnover est plus faible et dans lequel des gens souhaitent venir s’installer, les règles de vivre ensemble sont mieux respectées (ex : araucarias).
Les habitants ne sont pas impliqués dans les actions/activités qui se déroulent dans leur quartier. Or, cette population est difficile à approcher et très méfiante.
De façon plus globale, le terrain fait remonter un manque d’éducation sur la gestion des déchets et la propreté dans son ensemble et des incivilités (respect de notions basiques pour certains, non acquises par d’autres).
Problème actionnable :
Le périmètre géographique très ciblé (résidence de Bellevue) permet de tester rapidement des solutions, grâce aux partenariats entre la CASUD, les médiateurs et les associations présentes dans le quartier.
Le fait de se concentrer sur les encombrants rend le projet actionnable. En effet, les problèmes d’éducation et de multi-culturalité sont plus ambitieuses et non actionnables dans le cadre du PNI.
Hypothèses à tester
Certaines hypothèses terrains à vérifier :
- les habitants sont génés par les encombrants
- le calendrier de collecte, en tant qu’outil et process, ne rempli pas efficacement son rôle
- les encombrants sont générés par les résidents ou par l’extérieur
- les habitants ne connaissent pas les options possibles pour revaloriser leurs encombrants
L’accès aux habitants de cette résidence est réputé très difficile (barrière de la langue, passage en milieu carcéral, méfiance de certaines formes d’autorité…).
Les premiers entretiens ont eu lieu à la boutique solidaire du quartier, tenue par une habitante de Bellevue. Les personnes rencontrées correspondent cependant à un seul type de persona : personne sensibilisée au tri et pour qui la propreté est importante.
D’autres intermédiaires sont à trouver pour diversifier les profils interrogés : à l’arrêt de bus ? via une personne âgée qui connait beaucoup de monde dans la résidence, via l’association du quartier…
Importance d’impliquer les habitants dans la solution pour qu’elle fonctionne (ateliers de brainstorming puis de co-conception).
Impact recherché
L’objectif est de :
- réduire le nombre d’objets déposés en tant qu’encombrants en habitat collectif prioritaire, en impliquant les habitants dans la co-construction des solutions (sensibilisation, ateliers de recyclage…)
- réduire le temps d’attente des encombrants devant la résidence (= faire respecter davantage le calendrier de collecte, revoir le principe de jours fixes de collecte, proposer un numéro d’appel pour de gros dépôts urgents…)
À propos
Réduction des encombrants en habitat social collectif à haute densité est portée par L'Incubateur des Territoires (ANCT).
Ce service numérique est sponsorisé par Agence Nationale de la Cohésion des Territoires
- Sécurité : pas encore audité
En quelques dates
Investigation
1er juin 2021
Partenariat terminé
1er novembre 2021