Non-recours au service public de l'insertion et de l'emploi

Faciliter l'accès des personnes dites 'invisibles' aux dispositifs d'accompagnement vers l'emploi

Problème investigué :

Il existe une diversité de dispositifs pour les personnes en matière d’accompagnement social et professionnel pour un parcours vers l’emploi, dont certains sont spécifiques à des publics (jeunes, allocataires du RSA, etc.).

Une partie de la population qui rencontre des difficultés sociales et professionnelles (parfois appelée « invisible ») n’a pas accès à l’offre d’accompagnement et ce pour plusieurs raisons :

  • non connaissance : l’offre n’est pas connue soit des publics, soit des structures d’accompagnement ;
  • non demande : l’offre est connue mais pas demandée) par crainte de stigmatisation ;
  • non proposition de l’offre : l’offre est connue, mais pas accessible au regard des critères d’entrée, règles fixées pour son usage, pratiques de gestion. Une logique d’atteinte des objectifs « quantitatifs ou de performance » pourrait également être un obstacle à la coopération nécessaire des acteurs pour que l’ensemble des personnes qui en ont besoin aient bien accès aux dispositifs.

Le risque en termes de politique publique est que ces personnes les plus précaires, pour lesquelles les dispositifs d’accompagnement ont été conçus, n’y aient pas recours.

Enfin, les structures qui interviennent auprès des personnes font part de situations d’abandon en cours de parcours d’accompagnement. Elles signalent l’enjeu de soutenir la mobilisation des personnes dans leur parcours et d’assurer un suivi dans la durée pour conserver le contact et pouvoir reprendre le parcours vers l’emploi, après une éventuelle interruption.

Les questions que nous nous posons dans cette investigation : quels leviers pour identifier ce public dit « invisible », le remobiliser, faciliter et inscrire dans la durée son accès aux aides et dispositifs d’accompagnement à visée d’emploi ? Le numérique peut-il contribuer à diminuer le non-recours aux droits ?

On ne naît pas invisible, on le devient

Pour définir un périmètre actionnable, les réflexions se sont rapidement concentrées sur la population des jeunes de 15 à 29 ans, compte tenu de l’importance de cette population “invisible” (> 460 000 individus). Les travaux d’investigation ont mis en avant l’intérêt d’identifier les jeunes au moment des ruptures d’accompagnement (décrochage scolaire, >18 ans pour les jeunes suivis par l’ASE, fin de période probatoire, fin de droits …)) pour éviter que les jeunes “tombent” dans l’invisibilité.

Le défi est le suivant : Comment faire pour sécuriser la transition entre structures pour limiter les nouveaux invisibles ? (estimation : +5000 jeunes/an concernés sur la seule métropole de Lyon)

Solution envisagée : Le SAS, un service pour éviter aux jeunes de “tomber” en invisibilité en sécurisant les transitions

L’objectif de SAS : éviter que des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation ne tombent dans l’invisibilité lorsque l’accompagnement par une structure d’insertion se termine et qu’aucune solution n’a été trouvée.

Pour cela, le service SAS se décompose en 3 étapes successives pour sécuriser les transitions des jeunes invisibles

  • Étape 1 : Identifier les jeunes (phase de prescription)
    • en fin d’accompagnement auprès des partenaires institutionnels (ASE, SPIP, Mission locales …)
    • détectés par des acteurs de terrain (hors insertion : tissu associatif, planning familial …) (V2 du service)
    • signaler par les proches (familles, amis) (V3 du service)
  • Étape 2 : Aiguiller les jeunes (phase d’aiguillage)
    • Réaliser un diagnostic avec les jeunes invisibles (ou en devenir) pour comprendre leurs besoins et les leviers de motivation. Cet entretien sera réalisé par une personne spécialisée dans la rencontre des populations invisibles (
  • Étape 3 : Assurer le relai avec une nouvelle structure (Phase de relai)
    • Mettre en relation les jeunes invisibles avec les structures de l’insertion (institutionnelles ou tissu associatif) les plus adaptées à leur profil.

3 hypothèses fondamentales qui n’ont pas été validées dans le cadre d’une expérimentation

Hypothèses à vérifier :

  • les prescripteurs (structures qui terminent, sans succès, un accompagnement) s’impliquent dans l’identification et le partage des personnes en risque de rupture.
  • les aiguilleurs (profil de conseiller en insertion professionnelle) réussissent à nouer un lien avec la personne en rupture d’accompagnement.
  • les aiguillés sont effectivement pris en charge par une nouvelle structure d’accompagnement

La phase d’expérimentation n’a pas permis de démontrer la pertinence de l’approche sur la phase de prescription (difficultés à embarquer les prescripteurs) et d’aiguillage (difficultés à reprendre le contact). Par conséquent, en accord avec le SPIE, il est décidé de ne pas lancer la construction d’un service numérique.

Consulter la restitution de l’expérimentation et de ses apprentissages

Non-recours au service public de l'insertion et de l'emploi est portée par L'Incubateur de Services Numériques (DINUM).

Ce service numérique est sponsorisé par Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités

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Indicateurs de qualité
  • Sécurité : niveau inconnu
  • Bonnes pratiques : non suivies

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En quelques dates

Investigation
1er mars 2021
Partenariat terminé
31 décembre 2021

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