Prélèvements d'eau

Contexte

La gestion durable des prélèvements d’eau représente un défi majeur dans le contexte environnemental actuel.

En effet, la surconsommation, les pollutions et le changement climatique sont autant de facteurs qui mettent en péril la disponibilité et la qualité de l’eau pour les différents usages (eau potable, agriculture et industries). Ces pressions peuvent être à l’origine du mauvais état de certains cours d’eau ou nappes phréatiques, sursollicités par rapport à leur rythme de recharge.

Face à ces enjeux, il est primordial de développer des approches innovantes et intégrées pour gérer de manière responsable et durable les prélèvements d’eau et préserver nos écosystèmes aquatiques pour les générations futures.

Problème

La gestion des prélèvements d’eau se heurte à plusieurs problèmes critiques liés à un défaut de suivi et de pilotage.

Tout d’abord, la collecte des données sur les prélèvements d’eau se fait de manière inégale et parfois laborieuse, en fonction de la ressource exploitée (eaux souterraines ou superficielles) ou encore du régime réglementaire dont relèvent ces prélèvements (loi sur l’eau, installations classées pour la protection de l’environnement…). Cette disparité complique considérablement l’exploitation de ces données pour prendre des décisions éclairées.

De plus, les informations recueillies sont souvent hétérogènes et insuffisantes en termes de résolution spatiale et temporelle, ce qui limite leur utilité pour une gestion précise des prélèvements à une échelle adaptée (souvent celle de la masse d’eau).

Par ailleurs, les données ne sont pas centralisées et facilement accessibles, ce qui rend difficile leur consultation et leur partage entre les différents acteurs impliqués (préleveurs, services et établissements publics de l’Etat en charge de l’instruction des demandes d’autorisation et de leur contrôle, agences et offices de l’eau…).

Cette situation empêche de connaître à des pas de temps suffisamment fins l’état global d’une masse d’eau, d’objectiver le niveau de tension des ressources exploitées et d’en tenir compte dans l’instruction et le contrôle des autorisations administratives associées.

Ainsi, les volumes de prélèvements autorisés sont souvent dimensionnés de manière approximative, sans disposer d’informations précises sur les disponibilités réelles du milieu, ni sur les impacts cumulés des différents prélèvements réalisés sur le même milieu.

Par ailleurs, le contrôle des autorisations de prélèvement est rendu plus complexe, notamment en période de crise sécheresse, alors que la remontée rapide des données est un facteur clef pour vérifier la bonne mise en oeuvre des mesures de restriction et leur impact sur la ressource.

Solution

Il devient donc essentiel de mettre en place des solutions qui facilitent la collecte, le traitement, la centralisation et la diffusion des données de suivi des prélèvements d’eau, afin que ces données puissent être analysées et utilisées pour mieux dimensionner les autorisations de prélèvements et en assurer le contrôle dans le temps.

Stratégie

La stratégie consiste à commencer par une expérimentation sur le territoire de La Réunion. Cette île tropicale océanique est confrontée à des défis particuliers en matière de gestion de l’eau (intrusions salines, impossibilité d’interconnecter les réseaux avec des territoires voisins…). Elle offre un contexte propice pour tester des approches novatrices.

En utilisant cette expérience pilote comme base de référence, l’objectif est ensuite de généraliser et d’étendre cette approche à l’ensemble du territoire.